L'obésité, précédée par le surpoids, n'est pas une simple maladie par accumulation de graisse corporelle. C'est une pathologie du tissu adipeux dont l'évolution naturelle est l'aggravation et la résistance à l'amaigrissement.

Initialement, c'est en raison d'un déséquilibre chronique de la balance énergétique régulièrement positive, souvent du fait d'une sédentarité excessive et/ou d'un apport alimentaire un peu supérieur aux dépenses qu'une prise de poids survient, à la faveur de facteurs génétiques, sur un terrain socio-économique facilitant l'éclosion du gain de poids.

Rapidement, lorsque le tissu adipeux se développe, soit par hyperplasie (nombre) soit par hypertrophie (taille) des adipocytes, une composante inflammatoire avec fibrose s'ajoute à la cellularité adipocytaire. Cette inflammation contribue fortement à la création d'une résistance à l'amaigrissement. La réduction de la masse maigre (masse musculaire) à la suite de régimes restrictifs intervient dans la résistance à l'amaigrissement, du fait d'une diminution induite du métabolisme de base et donc des dépenses énergétiques.

Petit à petit, les dépenses de l'organisme diminuent, alors que les apports restent peu modifiés ou se réduisent progressivement, tandis que le poids du patient augmente : il devient plus gros et plus gras.

La succession de régimes restrictifs aboutit à une perturbation du comportement alimentaire et à une perte de la régulation naturelle du poids, avec une incapacité à un retour au poids initial.

Face à ce dérèglement vers le haut, les restrictions massives conduisent à une aggravation régulière de la pathologie, d'une part du fait de la diminution de la masse maigre, d'autre part du fait des troubles du comportement induits, le tout dans un contexte de mésestime de soi.

Jean-Michel Lecerf, dans « Les alimentations particulières » éditeur : Claude Fischler, Odile Jacob 2013 (les dessous des régimes amaigrissants : raisons et déraison)